Top

Ecrit avec les pieds

La veille, le monsieur qui nous avait donné la météo, nous avait dit que le jour où l’on devait faire les crêtes et le puy de Sancy, les nuages seraient au dessus à 2000 m. Et bien nous n’avons pas eu de pluie, c’est vrai. Ce lundi là, nous avions les pieds sur terre mais la tête dans les nuages.

B7567BB4-D4C7-4FCA-88A1-B8E95B739498

La journée commença par le petit déjeuner du gîte. Kevin a du engloutir à lui seul une baguette et demi de pain frais. Nous étions les derniers à partir. À 10h15 nous nous mettions en jambe à la recherche d’une boulangerie pour le pic nique et à 10h30 nous commencions la randonnée. La montée fut longue et physique. Quasiment 700 m de dénivelé positif au départ du gîte. À 14h15 nous étions en haut du Puy de Sancy, dans les nuages. Un bout de saucisson, un bout de pain et un bout de saint nectaire plus tard, nous repartions (faut dire qu’il faisait assez froid en haut). Les paysages étaient grandioses. Et nous avions une super vue. On voyait même le Puy de Dôme.

En redescendant nous avons traversé la ville fantôme, station de ski de Super-Besse et c’est là que nous avons rencontré un compagnon de voyage qui nous avait choisi pour faire un bout de chemin. Au début nous pensions que ce chien avec un collier allait faire rapidement demi tour mais il ne nous lâchait pas d’une semelle.  A telle point que les personnes que nous croisions pensaient que c’était le nôtre et ils s’offusquaient que celui ci ne soit pas en laisse. 17h30 nous étions au lac Pavin, et il était toujours là. Vers 19h nous commencions à chercher un endroit où bivouaquer. Le chien était encore là. Nous avons fait un feu. Nous avons manger. Il était encore là. J’avais envie de lui donner quelque chose à manger ou de l’eau mais Kevin (à juste titre) tenait bon et ne craquait pas malgré le charme de notre nouvel ami. Puis le chien disparu un moment. Nous éteignions le feu pour nous rapprocher de notre duvet.

C’est alors qu’il revint. Nous l’entendîmes se blottir au pied de notre tente. À ce moment j’avais envie de lui ouvrir un côté de la tente pour qu’il puisse se mettre à l’abris car la pluie était annoncée dans la nuit mais Kevin tenait bon encore une fois. Pour ma part j’avais cédé et je lui donnais des caresses. Kevin arrivait à continuer de l’ignorer de peur que le lendemain il ne parte pas et nous devions faire du stop. Faire du stop à côté d’un chien mouillé aurait été difficile il est vrai. Le chien monta la garde toute la nuit. Au moins il était impossible qu’un sanglier ou un renard s’approche. Le problème c’est qu’il nous empêcha beaucoup de dormir. Il s’était mis comme mission de japper tout ce qui bougeait. Soit il y avait beaucoup de monde dans cette forêt soit il jappait aussi après les mouches.

Le réveil fut difficile. Il pleuvait un peu. Il fallait plier la tente pour faire du stop. Nous n’avions pas entendu le chien depuis une petite heure, peut être était il parti. Et quand nous sortîmes, il était encore là en boule près de la tente. Un jour de plus et Kevin craquait puisqu’il me dit quand même: il est chiant à japper pour rien mais il est mignon en boule comme ça!

Fin de cette première étape. Pour le moment marcher ensemble a été facile. Nos rythmes s’accordent. Le sac à dos n’a pas été trop pénible à porter. Le cardio va mieux que je ne le pensais et les jambes sont au top. Le chemin fut magnifique. Les rencontres furent sympathiques. Même la pluie nous a fait rire. Au moment où je vous écrit je suis dans un transat sur le bateau qui nous emmène en Corse et je peux vous dire que si ca n’est pas ça le bonheur, ça y ressemble.

« Le bonheur c’est pas le but mais le moyen, le bonheur c’est pas la chute mais le chemin! » J. Jonathan

post a comment