Verba volant, scripta manent
Les paroles s’envolent, les écrits restent disait Caius Titus.
Peut-être Titus ne pensait-il pas aux traces des randonneurs.
Comme j’ai pu le constater, nos pas laissent eux aussi des traces qui ne s’envolent pas.
Chaque pas laisse une trace au sol, et tous les randonneurs amateurs ou professionnels, participent à laisser ces traces.
Elles deviennent souvent des chemins que l’on retrouve en forêt par exemple. Elles peuvent même être balisées en rouge et blanc pour les GR ou jaune bien souvent pour les chemins de petite randonnée.
Ces traces qu’il est agréable de suivre pour s’évader et se promener sont parfois la cause de profondes modifications du paysage.
C’est dans le massif central que cela m’a paru choquant, les chemins de GR que nous suivions, creusaient parfois la terre d’environ 50cm.
Bien souvent ces chemins causaient des zones d’érosion par la destruction des plantes et donc de la végétation qui retienne la terre et maintient le sol en place.
Parfois plusieurs chemins sont creusés par les randonneurs marchant côte à côte. Causant encore plus de dégâts et de traces
À voir ces traces je me questionne sur l’impact de mes pas et de l’augmentation du nombre de randonneur. Bien que ce soit une activité « nature », non motorisée, non polluante (si on ne compte pas les randonneurs irrespectueux jetant leurs affaires par terre), comment randonner sans abimer la nature, ou en l’abimant le moins possible ?
Est-il mieux de suivre tous le meme chemin ? Ou bien que chacun invente un chemin ?
Dans le massif central le choix a été fait d’aménager les chemins, des escaliers et de conduire tous les randonneurs pour ne laisser qu’une seule trace, qu’un seul chemin.
On perd donc le côté aventure et découverte mais on garantie la protection des espaces où les randonneurs ne sont pas autorisés.
Sortir de ces sentiers battus devient donc choisir de laisser sa trace, créer une trace nouvelle au risque d’abimer la nature.
Cela se comprend. Si chacun restait sur les sentiers, il n’y aurait plus d’exploration ni de découverte ou de nouveaux chemins. Pas d’évolution en soi.
Cette réflexion sur la trace du randonneur à mesure que je marche, en laissant moi aussi ma trace, en enlevant parfois celle des autres lorsque j’embarque leurs déchets, m’amène à me questionner sur l’écologie et la trace laissée par l’homme.
Vivre c’est laisser une trace, comme marcher l’est aussi. #ecritaveclespieds
Si dans la marche nous avons à choisir entre suivre le chemin et renforcer les traces déjà faites ou créer de nouvelles traces, nos vies et chacun de nos choix sont les traces que nous laissons de notre passage sur terre.
Comme il me semble impossible de marcher sans laisser de trace il n’est pas possible de vivre sans laisser une trace, sa trace.
La question devient donc quelle trace voulons nous laisser?
Marcher n’est plus si anodin maintenant pour moi. Désormais je sais que là où je décide de poser mes pas je décide de laisser ma trace.
Par extension, les choix que je fais et ferai dans ma vie seront les causes des traces que je laisserai sur cette terre.
Quelle(s) trace(s) laissons-nous ?
Posted by Ecrit avec les pieds on Thursday, 17 October 2019
Laurie
J’aime bien cette réflexion… laisse à réfléchir tout ça! #philosophes